Table ouverte compétitivité des entreprisesCe soir, c’est notre ami Dominique Balduini, dirigeant de USIDUC à Faverois, qui nous expose le fruit de ses recherches. Il nous donne des chiffres qui sont plutôt édifiants, en matière de compétitivité.

En effet, La France glisse au 32e rang des pays les plus compétitifs depuis début 2015

Pourquoi sommes-nous plus cher ? En suisse, le net perçu par un salarié est en général plus élevé de 40% qu’en France, mais ramené au nombre d’heures travaillées (plus important en Suisse qu’en France), il est sensiblement le même pour l’entreprise française ou suisse en taux horaire vendu. Les fiches de paies sont beaucoup plus simples en Suisse qu’en France (environ 10 lignes pour la Suisse et environ 25 au minimum en France).

Le net perçu par le salarié est de 40% plus faible en France qu’en Suisse à taux horaire globalement comparable.

 

Le taux horaire français est plus élevé qu’en Allemagne?

En Allemagne les charges sociales salariales et patronales sont égales constitutionnellement. Les français et les allemands travaillent en gros le même nombre d’heures à l’année, mais en France, on va payer 20% de plus de coût salarial en France qu’en Allemagne. L’Impôt sur le revenu est plus élevé en Allemagne qu’en France.

 

Temps de travail :

Aux Etats-Unis, plus de 30% des salariés travaillent plus de 45 heures par semaine, soit beaucoup qu’en France (3,6%), en Allemagne (17,6%) ou aux Pays-Bas (15%). On peut donc dire que les anglais et les américains  font travailler (et amortissent) leurs machines sur plus d’heures, ce qui combiné à l’obsolescence, contribue à mieux utiliser les ressources financières immobilisées par la machine. On a donc une meilleure compétitivité qu’en France liée simplement à une meilleure utilisation des outils de production.

 

Pourquoi les charges sociales sont plus élevées en France qu’en Allemagne ?

Une assurance chômage généreuse en France :

Capture d'écran 2015-10-12 21.03.50La France est le pays le plus généreux en terme de chômage, on s’en doutait (voir le tableau ci-contre).

Une administration coûteuse en France :

On constate aussi des coûts liés à une administration lourde et des fonctionnaires en nombre plus élevés qu’ailleurs. Par rapport à l’Allemagne, il y a 90000 fonctionnaires x 70 000 à Bercy, ce qui représente 6 milliards d’euros/an. Globalement, le taux de fonctionnaires en Europe est de plus de 20 % en France, contre 9,7% en Angleterre, ce qui représente 100 milliards d’euros/An !

Dominique Balduini rappelle que l’Allemagne n’est pas un pays sous-développé. Le coût des frais personnels de la Banque de France est 2 fois plus élevé qu’en Allemagne. La  Banque de France a, comme la Bundesbank, le droit d’émettre des euros. Finalement un euro émis en Allemagne coûte 2 fois moins cher qu’en France. Les effectifs ont été baissés de 18 % en France depuis 10 ans, alors qu’en France on les a baissés de 17%. Pourtant

Des comparatifs d’indicateurs économiques vont dans le sens d’une meilleure santé économique en Allemagne qu’en France. Par exemple la PIB par habitant est de 31,7 k€ en Allemagne contre 27,9 k€ en France.

Les allemands payent beaucoup plus d’impôt sur le revenu que nous en France, alors que les charges sociales sont moins élevées.

Des suggestions de mesures pour améliorer rapidement la situation :

Le débat s’ouvre autour de la table. Un certain nombre de mesures sont proposées. Elles permettraient d’améliorer rapidement la situation.

  1. contrôler vraiment les demandeurs d’emploi,
  2. ne plus embaucher aucun fonctionnaire pendant 5 ans, sauf pour la police et les hôpitaux,
  3. doper l’industrie en conditionnant les subventions et allègements de charges à des embauches et des investissements, et les allouer préférentiellement aux PME,
  4. diminuer le nombre d’élus par rapport à la population comme ailleurs en Europe,
  5. baisser drastiquement les charges sociales, sur les salaires bas proches du SMIC,
  6. L’intégration de la totalité des revenus dans le calcul des revenus, pour éviter que le système d’aides sociales permette à des personnes de gagner moins en travaillant qu’en restant demandeur d’emploi.